Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
La décision de Londres est significative et ne va pas manquer d’inquiéter le président Paul Kagamé. C’est en effet la première fois en vingt ans que le Royaume-Uni, l’un des donateurs les plus généreux du Rwanda, fait volte-face, et cela implique que le régime de Kigali ne recevra pas la prochaine tranche d’aide budgétaire de quelque 26 millions d’euros prévue le 15 décembre.
La secrétaire britannique au Développement international, Justine Greening, a justifié ce gel après avoir eu sous les yeux des « rapports crédibles et convaincants » du soutien du Rwanda aux rebelles du M23 qui opèrent en République démocratique du Congo voisine. Justine Greening a donc abandonné clairement la politique de son prédécesseur, Andrew Mitchell, très critiqué pour avoir levé partiellement en septembre le gel de l'aide au Rwanda, décrété en juillet.
Le Royaume-Uni est le second contributeur bilatéral du Rwanda, après les États-Unis, et lui a accordé plus de 325 millions d’euros d'aide ces quatre dernières années. Le président Paul Kagamé a jusqu’à présent entretenu de très proches relations avec les différents gouvernements britanniques qui voulaient accroître l’influence de Londres dans cette partie d’Afrique francophone.
Mais la Grande Bretagne estime que Kigali ne respecte pas ses obligations internationales et espère que cette rupture incitera Paul Kagamé à abandonner son soutien aux milices rebelles.