RDC : le M23 quitte Goma mais reste à l'affût

Après avoir occupé pendant un peu moins de deux semaines la ville de Goma, le M23 a quitté ce samedi matin la ville. Il est allé se positionner à 20 kilomètres au nord, en emportant du matériel et des armes. Aussitôt après leur départ, 280 policiers venus de Bukavu ont investi les lieux. 

Les plus malchanceux étaient à pied, formant une longue colonne remontant vers le nord de Goma. Les autres combattants, notamment ceux qui avaient pu améliorer leur ordinaire d’un poste radio, d’un matelas ou d’une chaise en plastique, étaient massés dans des camions ou des voitures officiellement saisis à l’Etat congolais.

Le M23 a tenu sa promesse de retrait en allant se repositionner à 20 kilomètres de Goma, mais il n’est pas parti les mains vides. Du matériel a été récupéré dans les administrations, mais aussi d’importants stocks d’armes et de munitions qui ont été emportés comme butin de guerre. Sur la route de leur départ, de nombreux habitants s’étaient installés pour assister au spectacle et rares étaient ceux qui osaient formuler un regret.

Dans la foulée de cette sortie tant attendue, près de 280 policiers arrivés ce vendredi de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, ont repris du service. Une bien maigre présence pour une ville de plus d’un million d’habitants, même si d’autres agents doivent arriver très prochainement. Un bataillon de soldats gouvernementaux doit également revenir d’ici peu.

La page du M23 à Goma est donc tournée. Mais la crise n’est pas pour autant résolue. Avant de quitter la ville, le chef militaire de la rébellion a tenu à préciser qu’il attendait la signature d’un cessez-le-feu et l’ouverture de négociations avec le gouvernement dans les 48h. Sinon, dit-il, un retour en force n’est pas inenvisageable.

 

Goma sous sécurité policière

Le départ du M23 a permis aux unités de polices congolaises de prendre place dans Goma, aussitôt après le départ des rebelles. Quelque 280 policiers venus de Bukavu ont déjà investi les lieux, 300 autres doivent arriver ce dimanche toujours depuis Bukavu. Une présence pour sécuriser les lieux, comme le souligne le colonel Henri Kapend, chargé des opérations de police.

Le déploiement de la police congolaise se fait avec avec le soutien de la Monusco, Mission des Nations unies pour la stabilité en RDC, qui entend bien tout faire pour que le quotidien des populations civiles redevienne vivable. Comme l'affirme le lieutenant-colonel Prosper Basse, son porte-parole militaire.

 

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