Radhia Nasraoui, membre de l'Association tunisienne des femmes démocrates, est aussi l’avocate de la jeune femme violée. Tout en exprimant son soulagement pour le dénouement de cette affaire, elle considère néanmoins qu’il ne s’agit là que d’une première étape. La seconde, dit-elle sera ardue.
« Nous allons prouver encore une fois, devant la chambre de mise en accusation qu’elle a été violée par les deux agents, que ces agents avaient utilisé la violence pour la violer. Je crois que ce ne sera pas du tout une tâche difficile ».
L’avocate rappelle également l’enjeu de ce procès, qui est de combattre l’impunité qui persiste dans le pays.
« Pour nous, le fait qu’ils aient été arrêtés, c’est une décision positive, parce que jusque là, les agents ont toujours agi dans l’impunité quasi-totale, depuis l’ère de Ben Ali, mais aussi après le 14 janvier. Cette impunité continue et nous sommes appelés à la combattre, parce que je suis convaincue qu’il y a eu plusieurs cas de viol.
Seulement, toutes les femmes n’osent pas porter plainte contre les agents. Elles craignent les représailles. Ensuite, elles craignent le scandale. C’est très mal vu chez nous qu’une femme puisse dire qu’elle a été violée. Malheureusement, on essaie toujours de minimiser le crime commis par les violeurs, de dire que la victime y a contribué quand même », a-t-elle conclu.