Rassemblement devant le tribunal de Tunis pour soutenir la jeune femme violée par des policiers

Interpellée dans une position « immorale » avec son copain : pour les ONG de défense des droits de l’homme, c’est le comble. La victime se retrouve sur le banc des accusés. Pour l’instant, une information judiciaire a été ouverte. Le juge pourrait décider d’inculper le couple. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies pour les soutenir devant le tribunal de Tunis.

« Vous la violez et vous la jugez. » Voilà, par exemple, ce qu’on pouvait lire sur les pancartes. C’est la double peine pour la jeune femme : la victime est poursuivie pour atteinte à la pudeur sur la base des déclarations des policiers qui auraient abusé d’elle.

« Des paroles sans preuve, qui n’ont pas valeur de témoignage », soulignent ses avocates. Parmi les soutiens, des hommes, des femmes, de tous âges, dont des personnalités de l’opposition. Ils s’inquiètent notamment de l’état psychologique de la victime, après cette audience douloureuse, et saluent son courage. « Elle a brisé un mur du silence », assure-t-on.

Beaucoup protestent aussi contre une série d’atteintes aux libertés dans le pays. Certains ont peur que les policiers tunisiens se sentent tout-puissants. D’autres appellent, au contraire, à ne pas stigmatiser les forces de l’ordre, mais pointent du doigt le ministère de l’Intérieur, et surtout son porte-parole, qui s’était empressé de souligner la supposée position immorale du couple, lors de son interpellation.

Enfin, une question, ici : la jeune fille serait-elle instrumentalisée par le gouvernement dans cette affaire ? Tous s’accordent pour réclamer plus d’indépendance.

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