« Vous la violez et vous la jugez. » Voilà, par exemple, ce qu’on pouvait lire sur les pancartes. C’est la double peine pour la jeune femme : la victime est poursuivie pour atteinte à la pudeur sur la base des déclarations des policiers qui auraient abusé d’elle.
« Des paroles sans preuve, qui n’ont pas valeur de témoignage », soulignent ses avocates. Parmi les soutiens, des hommes, des femmes, de tous âges, dont des personnalités de l’opposition. Ils s’inquiètent notamment de l’état psychologique de la victime, après cette audience douloureuse, et saluent son courage. « Elle a brisé un mur du silence », assure-t-on.
Beaucoup protestent aussi contre une série d’atteintes aux libertés dans le pays. Certains ont peur que les policiers tunisiens se sentent tout-puissants. D’autres appellent, au contraire, à ne pas stigmatiser les forces de l’ordre, mais pointent du doigt le ministère de l’Intérieur, et surtout son porte-parole, qui s’était empressé de souligner la supposée position immorale du couple, lors de son interpellation.
Enfin, une question, ici : la jeune fille serait-elle instrumentalisée par le gouvernement dans cette affaire ? Tous s’accordent pour réclamer plus d’indépendance.