« Libérez Karim, libérez Karim ! », scandent les militants amassés devant la gendarmerie de Colobane. Il est 22h30. Karim Wade est toujours dans ses locaux. Ousmane Ngom, ancien ministre de l’Intérieur, commence à trouver le temps long. « Sur le plan strictement humain, on ne peut pas retenir une personne et l'entendre pendant plus de douze heures, alors que, jusqu'ici, aucune charge ne pèse contre elle », affirme-t-il.
Pour les militants qui sont encore là, pas question de plier bagages. « Je suis là depuis ce matin. Je n'ai pas mangé, mais je reste ici jusqu'à ce qu'on le libère. Parce qu'il n'a rien fait », dit une jeune femme. « Nous sommes venus pour le soutenir. On va le soutenir jusqu'à la dernière seconde. Ca, c'est de l'injustice », dénonce un autre. « Comment peut-on accuser Karim de voler des milliards ? Il y a des gens qui étaient là en 2000. Eux, d'où ils viennent, leurs milliards ? Pourquoi accuse-t-on seulement Karim ? », demande un troisième.
Les dirigeants de l’ancien parti au pouvoir, le Parti démocratique sénégalais (PDS), affirment qu’ils restent confiants, à l’instar de l’ancien ministre Farba Senghor. « J'ai rencontré Karim Wade, je le rencontre tous les jours. Karim Wade est serein, il est parfaitement en mesure de justifier l'origine de ses biens. Ces gens-là, ce qu'ils sont en train de faire, c'est de la diabolisation, ça n'ira pas loin », prévient-il.
Et ce n’est qu’au milieu de la nuit, à 3h30, que Karim Wade a pu finalement rentrer chez lui.