Mis en cause dans un rapport de l'ONU, le numéro 2 des FARDC est suspendu

Alors que les FARDC enregistrent un sérieux revers militaire dans le Nord-Kivu, le numéro 2 des forces armées congolaises vient d'être suspendu de ses fonctions par le président Joseph Kabila. L'information a été confirmée ce jeudi après-midi par le ministre de la Communication, Lambert Mendé. Le général Gabriel Amisi, chef d'état-major de l'armée de terre de la RDC, est cité dans un rapport d'experts de l'ONU l'accusant d'être impliqué dans un trafic d'armes destinées à des groupes armés dans l'est du Congo

Tout est parti du rapport mené par des experts indépendants pour le compte des Nations unies rendu public mercredi 21 novembre. Dans ce document de 207 pages que RFI s'est procuré, le nom du général Amisi est associé à de sombres affaires de ventes d'armes destinés à des groupes armés de l'est du pays.

Le chef d'état-major de l'armée de terre, ancien rebelle, est d'abord accusé de contrôler un réseau de distribution de munitions de chasse à des braconniers et à des groupes armés, dont les Raia Mutomboki, alliés au M23, selon les experts onusiens. Le général Gabriel Amisi, surnommé « Tango Fort », est également accusé d'avoir fourni 300 fusils d'assault AK-47 au groupe Nyatura, qui sévit également dans l'est de la RDC. Selon l'ONU, l'acheminement et la distribution des armes et munitions se fait en famille. Un jeune frère du général est nommément cité. L'ancien garde du corps du haut gradé stocke et vend les munitions.

Selon Lambert Mendé, le porte-parole du gouvernement, ce trafic d'armes se déploie jusqu'au Congo-Brazaville, où les munitions sont achetées avant d'être acheminées clandestinement à Kinshasa puis transportée à l'est du pays. Le président Kabila a ordonné une enquête approfondie sur les responsabilités de son chef de l'armée de terre.

Partager :