Lors du premier Conseil de la nouvelle équipe, qui s'est tenu à Abidjan jeudi 22 novembre, le président Ouattara a appelé ses ministres à la probité, pour mettre fin aux rumeurs de corruption insistantes. Les ministres connaissent leur mission : accélérer le programme afin que le pays avance beaucoup plus rapidement, et que le quotidien des Ivoiriens s'améliore.
Evoquée pendant quelques semaines avant la dissolution surprise, l'ouverture du gouvernement à des personnalités pro-Gbagbo n'est pas pour tout de suite. Mais s'il a beau être resserré, technique, le nouveau gouvernement ivoirien respecte les équilibres de la coalition au pouvoir. La dissolution du cabinet précédent avait pourtant été la conséquence d’un malaise profond entre les deux principaux partenaires au sein du RHDP, à savoir le RDR d’Alassane Ouattara et le PDCI d’Henri Konan Bédié.
Nouvelle dynamique
La raison officiellement invoquée de la dissolution, à savoir le manque de solidarité des députés du PDCI à l’occasion du vote en commission d’un projet de loi sur le mariage, a juste donné l’occasion au chef de l’Etat ivoirien de pouvoir impulser une nouvelle dynamique dans la gestion du pays. Le nouveau chef du gouvernement, Daniel Kablan Duncan, est aussi ministre de l’Economie et des Finances. Ex-chef de la diplomatie, Kablan Duncan est remplacé aux Affaires étrangères par Charles Diby Koffi, qui était depuis cinq ans le grand argentier.
Une dizaine de ministres quittent le gouvernement et quatre y font leur entrée. C'est notamment le cas de Jean-Louis Billon, le patron de Sifca, la société spécialisée dans l’agro-industrie (et le plus gros employeur privé de Côte d’Ivoire). Connu pour ses prises de positions en faveur des entreprises et contre la mauvaise gouvernance, M. Billon devient ministre du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et moyennes entreprises. Il était jusqu'ici président de la Chambre de commerce et d’industrie.
A côté de la liste des vingt-huit ministres, l’épineux chantier de la réforme du secteur de la sécurité, qui peine à démarrer, reste dans les attributions du président Alassane Ouattara, qui garde aussi les attributions de la Défense, alors que Paul Koffi Koffi reste ministre délégué.