Est-ce que le programme de riposte contre l’infection au VIH / sida mis en place par la communauté internationale sous l’égide des agences des Nations unies (Unicef et Onusida) a finalement commencé à porter ses fruits ? Il semblerait que oui, à en croire les révélations d’un rapport publié par l’Onusida à Genève. Ce rapport a été rendu public ce 20 novembre, à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre le VIH / sida.
Stopper la pandémie
Les auteurs du rapport attirent l’attention sur les principaux succès remportés dans ce domaine :
- entre 2005 et 2011, les décès dus au sida dans le monde ont chuté de 24%,
- les nouvelles infections au VIH ont reculé pour leur part de 50% depuis 2001,
- la baisse des nouvelles infections concerne en particulier les enfants. Elle est évaluée
à 24% par rapport à 2009. Elle est de l’ordre de 40% dans 6 pays africains (Burundi,
Kenya, Namibie, Afrique du Sud, Togo et Zambie) où le sida est devenu la
principale cause de mortalité infantile.
Commentant ces résultats pour le moins encourageants enregistrés à 1 000 jours de la date fixée (fin 2015) dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement pour stopper l’épidémie, Michel Sidibé, directeur général de l’Onusida a parlé d’une « nouvelle ère d’espoir ». « Le rythme des progrès s’accélère, on peut maintenant réaliser en l’espace de 24 mois ce qui prenait une décennie auparavant », a-t-il expliqué.
Ces résultats positifs en matière de lutte contre le sida sont d’autant plus encourageants qu’ils concernent aussi l’Afrique subsaharienne qui a été, avec les Caraïbes, les deux régions du monde les plus affectées par la pandémie. Le nombre des décès liés au sida a décliné de près d’un tiers sur le continent noir, entre 2005 et 2011, et de 48% dans les Caraïbes. Ce recul s’explique essentiellement par la hausse de 59% du nombre de personnes en Afrique ayant accès à un traitement antirétroviral. Sur l’ensemble de la planète, ce nombre s’est accru de 63%.
Volontarisme
Or, ces progrès n’auraient pas été possibles sans des politiques plus volontaristes des Etats et des investissements conséquents. Même les pays à revenu faible ou intermédiaire ont accru leurs investissements dans la lutte contre le VIH de 15% entre 2010 et 2011. Dans sa conférence de presse, Michel Sidibé n’a cessé de rappeler l’importance de poursuivre ces efforts afin de financer pleinement la riposte tant au niveau des Etats qu’à celui des organisations multilatérales.
Ces efforts sont d’autant plus indispensables que, malgré l’éclaircie, la pandémie continue de tuer massivement. En 2011, quelque 34 millions de personnes dans le monde vivaient avec le virus VIH, 2,5 millions de personnes ont été nouvellement infectées, et 1,7 million sont décédées de la maladie. Enfin, 7 millions de personnes éligibles pour le traitement contre le VIH n’y ont toujours pas accès.