La grogne est montée d’un cran ces dernières semaines. D'abord, la grogne des employés qui revendiquent une hausse de salaire. Les journaliers et sous-traitants réclament eux leur intégration à la Compagnie des phosphates. Grogne aussi du côté des habitants da la région qui, très touchés par le chômage, exigent des embauches.
Des protestataires ont réquisitionné le matériel de l’entreprise ; d’autres ont bloqué l’approvisionnement des laveries de phosphates. Le résultat est que trois sites sont à l’arrêt, de quoi affecter encore davantage une entreprise qui tournerait à 30 % de ses capacités depuis le début de l’année selon un responsable.
C’est aux autorités de répondre aux revendications des manifestants puisque le groupe est public, affirme de son côté Kais Dali, pdg du Groupe chimique tunisien, la maison mère de la compagnie de Gafsa. Il assure aussi que des progrès ont déjà été faits ; 2600 embauches seraient par exemple en cours. Des mesures insuffisantes pour le Front populaire. La coalition de partis de gauche appelle à un rassemblement ce samedi 10 novembre à Gafsa. Elle réclame une meilleure redistribution des revenus du phosphate à la région.