Afrique du Sud: la police entame son mea culpa sur le massacre de Marikana

La commission d'enquête sur le drame de Marikana en Afrique du Sud a repris ses travaux samedi dernier. Pour la première fois, la police sud-africaine a reconnu que la majorité des 34 grévistes abattus le 16 août à la mine de platine Lonmin ont été tués quand les forces de l'ordre ont poursuivi les fuyards. Selon l'avocat de certaines familles de victimes, 14 mineurs ont été abattus de balles dans le dos. Et l'avocat de la police a reconnu que les forces de l'ordre étaient certainement mal formées pour faire face à la foule hostile.

Jusqu'ici, la police avait toujours évoqué la légitime défense. Mais devant la commission d'enquête, l'avocat des policiers a reconnu la possibilité d'une bavure. Les images de la fusillade diffusées à la télévision ont marqué les esprits ; elle a fait 16 morts.

Mais l'avocat des forces de l'ordre a confirmé qu'en fait la majorité des victimes de Marikana sont mortes après, lorsque les policiers ont poursuivi les fuyards dans les collines voisines. Là, 18 mineurs sont tombés sous les balles.

Les rapports balistiques ne sont pas encore disponibles pour toutes les victimes, mais l'avocat assure que les preuves pourraient montrer que la réponse de la police pourrait avoir été disproportionnée. Pourtant, le défenseur des policiers a plaidé la légitime défense, expliquant que la situation était devenue hors de contrôle.

Georges Bizos, l'ancien avocat de Nelson Mandela, présent pour défendre les familles des victimes, s'est alors emporté : « Est-ce une question de chance ou d'intervention divine si nous avons 34 manifestants tués et pas un seul policier blessé ? ».

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