Si François Hollande est attendu à Dakar, il est surtout attendu au tournant. Ici, chacun semble conscient que ce passage éclair au Sénégal est avant tout un passage obligé avant sa visite controversée en RDC pour le sommet de la Francophonie.
Il foule le sol d’un pays démocratique et vient saluer Macky Sall, vainqueur d’une élection exemplaire. « Les Sénégalais sont, cela dit, plutôt fiers d’avoir sauvé leur démocratie et d’être ainsi montrés en exemple », remarque un observateur de la vie politique sénégalaise, avant d’ajouter que cela ne suffira pas à faire de sa visite un succès.
« Je pense que les mots qu’il va employer seront examinés à la loupe par tous les commentateurs. »
Et ils sont nombreux, les Sénégalais à reconnaître qu’ils guettent déjà le faux pas. « Si son discours fondateur se résume simplement à faire la leçon tant de fois entendue aux dirigeants africains sur le respect des droits de l’homme et la nécessaire bonne gouvernance, ce n’est pas la peine », avertit un enseignant. « Mais même si le discours est bien senti, de toute façon, on le jugera à ses actes. »