Des manifestations dégénèrent en affrontements sur l'île tunisienne de Djerba

Des violences ont éclaté à Djerba, une île située à l'est du pays. Les habitants de la ville de Guellala, au sud de l'île, manifestent depuis plusieurs mois contre une décharge. Ces derniers jours, les contestataires ont bloqué son entrée. Samedi 6 octobre, les protestations ont tourné à l'affrontement avec les forces de l'ordre. Le bilan, selon le ministère de l'Intérieur, est d'une cinquantaine de blessés : 49 du côté des policiers et deux manifestants. Sur le continent, les mouvements de protestations se poursuivent à Sidi Bouzid, berceau du printemps arabe.

Une quarantaine d'habitants bloquaient l'accès de la déchettterie pour se plaindre des odeurs et de la pollution. Certains assurent même que le site n'est pas aux normes.

Les autorités locales ont récemment décidé le maintien de la décharge jusqu'à 2013, ce qui n'a pas satisfait les manifestants. Samedi matin, après l'échec de négociations et des mises en garde, les forces de l'ordre ont eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires.

Ces derniers sont revenus plus nombreux l'après-midi. Leur colère s'est tournée contre le commissariat local. Six voitures incendiées, jets de pierres et de cocktails molotov. Au total, selon le ministère de l'Intérieur, 49 policiers ont été blessés, malgré l'envoi de renforts. Samedi soir, aucune arrestation n'avait encore eu lieu.

Ces violences étaient jusqu'alors inimaginables sur l'île, de l'avis d'un habitant. Très touristique, Djerba avait été épargnée par les tensions après la révolution. Les professionnels du secteur, déjà inquiets par une reprise encore faible, craignent que ces violences ne nuisent un peu plus à l'image du pays.


Grèves et manifestations se multiplient à Sidi Bouzid. Les manifestants réclament des emplois, le versement d'arriérés de salaires et dénoncent des coupures d'eau et d'électricité. Samedi, ce sont des partisans de la formation islamiste au pouvoir qui sont descendus dans la rue, cette fois-ci en soutien au gouverneur de la région. La veille, la police a dû tirer des balles en caoutchouc et gaz lacrymogènes pour disperser les centaines de manifestants qui réclamaient le départ de ce gouverneur. La situation dans cette région déshéritée de la Tunisie, berceau de la révolution de 2010, reste explosive.

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