Afrique du Sud : la Cour constitutionnelle rejette la nomination d'un proche de Jacob Zuma

La Cour constitutionnelle sud-africaine a rejeté ce vendredi 5 octobre 2012 la décision du président Jacob Zuma de nommer Menzi Simelane, l'un de ses proches, au poste de procureur général, malgré les soupçons de malhonnêteté qui pesaient sur lui. La cour a estimé que le fait de ne pas tenir compte de ces doutes rendait la décision du président Zuma incompatible avec la Constitution.

Les onze Sages de la Cour constitutionnelle sud-africaine ont été unanimes dans leur jugement : la malhonnêteté est un défaut irréconciliable avec le poste de procureur général. En 2008, lorsqu’il témoignait dans une enquête concernant son prédécesseur à la direction du parquet, Menzi Simelane avait frôlé le parjure.

De plus, il est soupçonné d’être un pion permettant à Jacob Zuma de contrôler d’éventuelles enquêtes sur une affaire de corruption qui le poursuivent depuis des années. Au vu des doutes quant à sa probité et son intégrité professionnelle, la Cour constitutionnelle confirme le jugement de la Cour suprême qui avait déclaré « irrationnelle » la décision de nommer Menzi Simelane à ce poste.

La présidence a d’ores et déjà « accepté » la décision, et annoncé qu’elle allait étudier le jugement. Celui-ci réaffirme un principe-clé de la démocratie sud-africaine : bien que le procureur général soit nommé par l’exécutif, il ne doit pas y être inféodé, car le parquet se doit d’être indépendant. Le principe sera rapidement mis à l’épreuve lors de la nomination du prochain procureur général.

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