Mali: l'Algérie appuie une solution négociée plutôt que militaire

Au nom de la charia, les islamistes qui contrôlent Tombouctou dans le nord du Mali ont exécuté en public mardi un homme accusé de meurtre. Tandis que récemment, une delégation du mouvement Ansar Dine a rencontré à Alger une délégation malienne de haut niveau. Une rencontre qui a eu lieu au moment même ou le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra laissait entendre qu'il n'y avait pas de négociation possible, et poussait à une intervention internationale.

Une délégation d'au moins trois responsables politiques et un responsable militaire du mouvement Ansar Dine sont à Alger depuis plus d'une semaine. Des entretiens ont eu lieu entre cette délégation et des officiels maliens, parmi lesquels un haut responsable des services secrets. Une première à ce niveau là depuis plusieurs mois.

La rencontre a eu lieu à l'initiative de l'Algérie. Au moment où la communauté internationale, sous l'égide de la Cédéao, parle d'une possible intervention militaire, Alger répond «négociations».

Il y a plusieurs raisons à celà. L'Algérie a toujours considéré que le dossier du nord du Mali était sa chasse gardée. Alger a été impliqué dans le règlement de toutes les rébellions touarègues du nord du Mali depuis 1990. Cette fois, la rebellion du MNLA veut éviter Alger, certes, mais Ansar Dine n'y est pas opposé, bien au contraire.

Parmi les « extrémistes », comme les qualifie le Premier ministre malien, Ansar Dine est le groupe le plus Malien. Le Mujao et Aqmi ont attiré nombre d'islamistes étrangers. Depuis des mois, il y a une volonté, y compris à Bamako et à Ouagadougou, de mener des négociations entre Maliens, et donc de considérer Ansar Dine comme un interlocuteur possible, dans la mesure où le mouvement prendrait quelques distances avec ses alliés d'Aqmi.

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