Burkina Faso : les composantes religieuses prônent la laïcité pour prévenir les dérives

Au Burkina Faso, le Forum national sur la laïcité s'est achevé hier samedi 29 septembre à Ouagadougou. Un forum organisé par les autorités dans un contexte particulier alors que le nord du Mali, limitrophe, est occupé par des groupes islamistes. Trois jours durant, autorités politiques, coutumières et religieuses se sont penchées sur ce concept de laïcité pour en dégager une définition commune. Même si tout semble bien se passer entre les différentes communautés (60% de musulmans, 30% de chrétiens et 10% de pratiquants de religions traditionnelles), le gouvernement burkinabè souhaite prévenir tout acte qui viendrait à troubler cette coexistence pacifique.

Malgré la coexistence pacifique entre les différentes communautés religieuses, coutumières et ethniques au Burkina Faso, certains faits ont renforcé l’idée du gouvernement d’organiser un Forum national sur la laïcité. El-hadj Adama Sakandé, président intérimaire de la communauté musulmane du Burkina Faso explique l'intérêt d'un tel rendez-vous : « Nous estimons que dans l’application de la laïcité, il arrive que certains agents de l’Etat dans leurs agissements portent préjudice à d’autres. Si, par exemple, on empêche une candidate de participer à un concours parce qu’elle a porté le voile, sur quoi on se base au nom de la laïcité ? ».

Après 72 heures d’échanges, les participants au Forum recommandent l’élaboration d’un document de référence sur le concept de laïcité et sa pratique au Burkina Faso. Baba Sawadogo, secrétaire permanent des réformes politiques au ministère des Relations avec le Parlement, justifie la rédaction d'un tel document : « Il faut justement que l'on mette toutes les compétences à contribution pour faire en sorte que, dans un même document, quand on parle de la laïcité, tout le monde puisse y avoir une définition claire, un contenu clair et puis des éléments de conduite que cela induit. »

Pour Mgr Philippe Ouédraogo, l’archevêque de Ouagadougou, cette rencontre a permis aux Burkinabè de mieux se connaître : « Nous avons pris acte de nos divergences et aussi de tout ce qui nous unit. Et il nous faut miser davantage sur tout ce qui nous unit. »

Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a rappelé aux participants que l’Etat continuera à protéger tous les citoyens dans leur diversité de croyance et de pratiques religieuses.

Partager :