Julius Malema balaie d’un revers de la main les accusations portées contre lui. Perché sur un bakkie, ces camionnettes très courantes en Afrique du Sud, encadré d’hommes vêtus comme lui d’un costume sombre et d’une cravate rouge, il s’adresse à la foule. Un seul chef d’inculpation, une caution peu élevée : des signes selon lui que la justice sud-africaine n’a rien à lui reprocher, et que ces accusations sont avant tout politiques : « Ils essaient d’avoir quelque chose contre moi, lance Malema à la cantonade. C’est Jacob Zuma qui les envoie parce que Jacob Zuma ne sait rien. Jacob Zuma est un ignorant ».
Longtemps proches, le président sud-africain et Julius Malema sont aujourd’hui des adversaires déclarés. Et parce qu’il soupçonne Jacob Zuma de vouloir se débarrasser de lui, Julius Malema appelle ses partisans à agir : « Vous devez faire en sorte que Jacob Zuma ne devienne pas président de l’ANC lors de la conférence du parti à Bloemfontein. Le jour suivant, on lui fera quitter la présidence du pays, et le jour d’après, on le poursuivra pour corruption ».
Dans deux mois et demi, la conférence de l’ANC doit désigner son candidat pour la prochaine élection présidentielle. Et Julius Malema a déjà choisi son camp.