« La charia. Rien que la charia ! ». Selon Oumar Hamaha, porte-porte du Mujao (Mouvement pour l'unité du jihad en Afrique de l'Ouest) et de l'ensemble des islamistes au nord, la discussion est possible avec Bamako, à une condition : la soumission totale à la loi divine.
« Que le Mali pratique la charia en entier et qu’il se soumette à la loi divine, qu’il se débarrasse des institutions, de la Constitution et qu’il pratique la charia, nous, on est avec lui à 100 % ! Et s’il ne pratique pas la charia, il n’y a aucune entente ! Pas plus, pas moins. Fin de citation ! ».
Sanda Ould Boumama, le porte-parole d'Ansar Dine à Tombouctou, se veut plus nuancé, même si là encore, la charia n'est pas négociable.
« L’application de la charia pour nous, elle n’est pas négociable. On peut parler de tout, [avec Bamako, NDLR] mais pas de ça. Mais qu'il y ait aussi, de l'autre côté, une équipe qui est vraiment sincèrement volontaire pour négocier. Il s’agit de répondre d’abord à ces questions ».
Chez les indépendantistes du MNLA qui affirment être toujours très présents dans l'Azawad, on se réjouit que Bamako accepte de négocier.
« Nous avons toujours été disposés au dialogue, assure Moussa Ag Assareid, chargé de la communication au sein du mouvement. Et de poursuivre : Il faut que les conditions soient réunies des deux côtés. Il faut qu’on mette la forme et qu’on se retrouve autour de la table de négociations en se regardant dans les yeux et en se disant les quatre vérités ».
Le MNLA précise, toutefois, qu'il n'est pas question de s'asseoir à la même table que les islamistes, en justifiant : « Nous sommes les seuls légitimes, les seuls à ne pas être des jihadistes ».