Un an après la signature de la feuille de route, il y a des institutions qui ont été mises en places, le gouvernement d'union nationale avec un Premier ministre de consensus, un Parlement d'union nationale, la Commission électorale nationale indépendante de la transition – la Cénit, et même, des dates d'élections annoncées pour l'année prochaine.
Pourtant, selon Jean-Eric Rakotoarisoa, professeur de Droit constitutionnel à l'université d'Antananarivo, la feuille de route ne possède pas les outils pour régler le problème principal de la crise : le conflit entre le président de la transition Andry Rajoelina et l'ancien président en exil Marc Ravalomanana.
En substance deux articles de cette feuille de route se battent en duel, l'un impose le retour « sans conditions de Marc Ravalomanana » littéralement, l'autre, la poursuite des procédures judiciaires contre lui. Le paysage politique reste toujours complètement clivé. Jean-Eric Rakotoarisoa se dit « sceptique » quant à la tenue des élections l'année prochaine.
Depuis la signature de la feuille de route, l'Etat semble avoir deux têtes le président de la transition, et le Premier ministre de consensus, deux têtes qui ne se parleraient quasiment plus.