Les mineurs grévistes sont désormais pris entre deux feux. D’un côté, le gouvernement a durci son attitude, comme l’avait annoncé ce vendredi le ministre de la Justice.
Dans la nuit de vendredi à samedi, la police a entrepris de désarmer les mineurs : elle a procédé à un raid dans les auberges où ceux-ci sont logés, et a saisi des armes traditionnelles (type lances et machettes).
Puis, dans la matinée près de la mine, l’une des manifestations de mineurs, quotidiennes depuis plusieurs semaines, a été dispersée à l’aide de canons à eau et de gaz lacrymogènes.
L’autre feu, c’est celui de Lonmin, l’entreprise minière au sein de laquelle la crise a débuté. Le groupe a reçu le feu vert du tribunal du travail pour procéder à des licenciements massifs.
La justice considère que cette grève n’a pas été conduite selon les règles édictées par le code du travail. Les 3 000 grévistes peuvent donc perdre leur emploi s’ils ne retournent pas à leur poste.
Dans ces conditions, un nuage flotte au-dessus des négociations salariales en cours entre Lonmin et les grévistes. L’un des principaux médiateurs, qui assure n’avoir pas été informé de la procédure judiciaire intenté par Lonmin, accuse l’entreprise de « mauvaise foi ».
Le contexte est tendu : plusieurs groupes internationaux ont récemment suspendu leurs activités dans les mines de platine sud-africaines. Or ce secteur reste l'un des moteurs de l'économie du pays.