A la manière d’un match de football, les huit prétendants avaient deux fois 45 minutes pour convaincre les membres du Congrès, la première partie pour exposer les grandes lignes de leur programme, la seconde partie pour répondre aux questions : sécurité nationale, reconstruction, développement économique, lutte contre la corruption, décentralisation, coopération régionale, réconciliation nationale.
Tous ces domaines ont été abordés par les deux favoris, Mahmoud Jibril, l’ancien chef de l’exécutif du Conseil national de transition (CNT) et Moustapha Abou Chagour, actuel vice-Premier ministre. Ces deux hommes d’expérience qui ont vécu longtemps aux Etats-Unis ont à cœur de restaurer l’image de la Libye à l’étranger et l’ouvrir davantage à l’économie de marché.
Mais ce sont deux personnalités différentes. Ce critère sera sans doute déterminant. Mahmoud Jibril est populaire au sein de la population mais certains membres du Congrès lui ont rappelé à mots couverts qu’il a travaillé longtemps sous Mouammar Kadhafi. A cet égard, Moustapha Abou Chagour pourrait l’emporter d’autant qu’il permet en même temps de barrer la route au candidat adoubé par les Frères musulmans, Awad Barasi. Mais les Libyens ont surpris plus d’une fois les observateurs.