C’est un capitaine Sanogo tendu et concentré qui s’est exprimé lundi à la télévision nationale malienne. Sans recours à des notes, le chef de l’ex-junte a cherché à donner l’image d’un militaire légaliste prêt à respecter les institutions de transition.
Citant à plusieurs reprises le président Dioncounda, il s’est déclaré en phase avec lui saluant la largesse d’esprit du président par intérim.
S’exprimant sur la requête envoyée à la Cédéao autorisant les Africains à venir soutenir militairement le Mali dans le Nord, le capitaine Sanogo a cherché à rassurer. Les militaires africains viendront en renfort « lorsque l’armée malienne en sentira le besoin », a-t-il dit. Un capitaine Sanogo qui a surtout tenu à démontrer que le patron de l’ex-junte c’est toujours lui et qu’il peut compter sur ses troupes. « Notre armée est plus que jamais unie comme un seul homme, affirme-t-il. Ne donnons pas place aux rumeurs ».
Les rumeurs et les infos le donnaient bien fragilisé en fin de semaine dernière face à une partie de ses troupes. A Kati, de nombreux officiers et sous-officiers, opposés à la requête de Dioncounda Traoré n’excluaient pas un nouveau coup de force.
Hier soir, le capitaine Sanogo a tenté de persuader qu’il était le chef loyal et discipliné vis-à-vis des institutions. Un chef qui a pourtant fait l’impasse sur les évènements de Diabali : aucune allusion à l’assassinat de seize prêcheurs samedi soir près de Segou par des militaires maliens.