Pour sa postérité, il aurait sûrement souhaité mourir en martyr les armes à la main. Finalement c'est dans un banal accident de voiture que s'est tué Nabil Makhloufi, alias Nabil Abou Alqama.
Selon nos informations, l'accident s'est produit entre les villes de Gossi et Gao alors que son véhicule revenait de Tombouctou. D’après une source très au fait des activités des jihadistes dans la région, le coordonnateur des activités d'Aqmi au Sahara se rendait à une rencontre réunissant tous les groupes islamistes de la zone.
Cet ancien militaire algérien, âgé d'à peine 35 ans, était passé par les maquis des GIA (Groupe islamique armé) puis du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) avant de rejoindre le nord du Mali.
Il y a moins d'un an, Abdelmalek Droukdel, l'émir d'al-Qaida au Maghreb islamique, l'avait nommé à la tête de la 9ème région, la zone saharienne, pour mettre un terme aux rivalités entre les différentes katibas (cellules combattantes). Des rivalités souvent générées par les rançons obtenues grâce aux otages occidentaux.
Depuis sa nomination, la donne dans la région a été totalement bouleversée. Le nord du Mali est désormais sous contrôle de groupes jihadistes locaux connus pour entretenir des liens avec Aqmi. Reste maintenant à savoir quel sera l'impact de la disparition de Nabil Abou Alqama sur son organisation, mais aussi pour les otages qu'elle détient.