Le point d'achèvement obtenu par la Côte d'Ivoire dans le cadre du processus PPTE est un feu vert pour le désendettement du pays, accordé par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Globalement, il est question de 4 milliards de dollars en moins, soit une belle bouffée d'oxygène pour Abidjan, qui consacrait jusque-là un quart de son budget au remboursement de sa dette.
Mais le désendettement ne fait pas tout. Si le gouvernement a été récompensé des reformes menées dans la filière du café et du cacao, ou en matière de bonne gestion des finances publiques, il lui faut à présent passer à la vitesse supérieure, c'est-à-dire déterminer et financer les grands projets de développement du pays, car il y a urgence.
11 000 milliards de francs CFA
Cette urgence, Jim Yong Kim et ses collaborateurs la connaissent bien : c'est le chômage, et particulièrement celui des jeunes. On estime entre 300 000 et 400 000 le nombre de jeunes qui débarquent chaque année sur le marché du travail.
En la matière, la Banque mondiale a déjà fait un don de 50 millions de dollars pour la formation professionnelle. Il faudra aussi trouver des bailleurs de fonds pour financer le Programme national de développement, d'un coût total de 11 000 milliards de francs CFA (plus de 15 milliards d'euros).
Dépenses courantes de l'Etat
Ce programme concerne l'éducation, la santé, mais aussi les grandes infrastructures routières ou électriques. Et en la matière, la Banque mondiale ne pourra pas tout financer. Il faudra donc trouver des partenaires privés pour tel aménagement du port, ou la construction d'une centrale hydroélectrique, etc.
Ce qu'espère le gouvernement ivoirien, c'était aussi obtenir une rallonge budgétaire de 50 millions de dollars. De quoi faire face aux dépenses courantes de l'Etat, dit-on. Jim Yong Kim n'a donc pas trop de ses deux petites journées à Abidjan pour aborder les difficultés économiques du pays, et tenter d'en résoudre certaines.