S’il y a bien une zone où la disparition de Méles Zenawi porte un coup sévère, ce sont les deux Soudans. Militairement, les Ethiopiens sont déployés au Darfour et dans la région contestée d’Abyei. Mais surtout, c’est à Addis-Abeba que se tiennent les négociations concernant les nombreux contentieux qui demeurent après la sécession du Sud : frontière non démarquée, Abyei, sécurité entre autres.
Mélès Zenawi était un des rares à avoir tissé des relations solides à la fois avec Omar el-Béchir et Salva Kiir. Beaucoup d’observateurs s’interrogent sur l’avenir de ces discussions, qui à maintes reprises, ont été sauvées in extremis par la personnalité même du défunt.
En Somalie, l’armée éthiopienne est intervenue fin 2011 et s’est emparée de plusieurs localités stratégiques, notamment Baidoa, qu’elle continue à sécuriser avec l’appui des troupes de l’Amisom (Union africaine en Somalie).
Dans le sud, pour les régions du Gedo, bas et moyen Juba, l’Ethiopie chapeaute avec le Kenya des négociations sous la bannière de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) pour tenter de trouver une solution politique après la prise de Kismayo.
Depuis des semaines, des représentants de plusieurs clans somaliens de la zone discutent du partage des ressources et du pouvoir. Beaucoup d’observateurs s’interrogent sur l’avenir de ces dossiers si Mélès Zenawi n’est plus là, lui qui avait la main directe sur les décisions.