Depuis deux semaines, Seth Bayiringire sillonne les quartiers de Kigali. Cet agent de l’Institut national de la statistique du Rwanda (INSR) est chargé de recenser la population. Il est 21 heures ce jeudi soir 30 août, dernier jour du grand comptage national. Et il faut faire vite : « On est en train de chercher bien sûr les ménages qui restent, qu’on n’a pas enregistrés et qu’on doit terminer pour cette nuit ».
Dans le quartier résidentiel de Kimironko, l’agent recenseur et ses collègues finissent par repérer un ménage non recensé. Ils sont dix, trois générations de Rwandais qui attendent patiemment de répondre à des questions concernant leur âge, leur profession, leur patrimoine ou encore leur niveau d’étude. « On va se concentrer sur les études faites, explique Seth Bayiringire. Et maintenant il répond qu’il a terminé le secondaire et après fait trois ans d’université ».
Pour Prosper Mutijima, coordinateur national du recensement, interrogé quelques heures plus tôt, ces questionnaires sont précieux : « On va apporter des informations importantes qui vont orienter les politiques nationales dans le domaine de la santé, de l’éducation, de l’emploi et du logement ».
L’enjeu : offrir des services à la mesure de la croissance démographique soutenue que connaît le Rwanda. Le dernier recensement national au Rwanda remontait à 2002, soit huit ans après le génocide rwandais qui avait fait 800 000 morts selon l’ONU et de nombreux déplacés. Selon les premières estimations, la population serait passée de 8,1 millions en 2002, à plus de 11 millions en 2012. Les résultats définitifs seront connus mi-2013.