La mobilisation générale a débuté à 8 heures tapantes par le désormais célèbre indicatif de la synergie des médias et qui signifie depuis longtemps pour de nombreux Burundais que l’heure est grave.
La population, la société civile, les églises, et même des partis membres de la coalition gouvernementale, tous ont apporté leur soutien à des journalistes burundais qui ont laissé libre cours à leur frustration et à leur colère dans un éditorial aux accents enflammés, évoquant « une loi scélérate ».
Dans un des débats, le secrétaire général et porte-parole du gouvernement burundais, Philippe Nzobonariba, a tenté de justifier son projet de loi sur la presse : « Lorsque le gouvernement a initié ce texte, c’était suite à des consultations qui avaient tenu en compte les préoccupations des usagers des médias, mais aussi dans le souci de mettre des balises suffisantes contre les dérives qu’on observe ici et là. »
Mais il n’est pas parvenu à convaincre des journalistes burundais qui accusent le pouvoir de chercher à museler une presse qui ne cesse de dénoncer les affaires de corruption et autres exécutions extrajudiciaires qui se sont multipliées dans ce pays. « C’est une mort imminente pour les médias et le journalisme au Burundi », témoigne l'un d'entre eux.
Ces journalistes appellent donc les députés burundais à rejeter un texte qui va tuer, selon eux, la jeune démocratie burundaise.