Jusqu’ici en effet, les activistes de la société civile avaient subi toutes sortes de pressions, arrestations, convocations intempestives, menaces de mort, mais jamais aucun d’eux n’avait été condamné pour un tel motif.
Le président de l’Olucome, une autre organisation de lutte contre la corruption au Burundi estime qu’un nouveau palier vient d’être franchi par ceux qui sont engagés dans la répression de la société civile dans ce pays. Gabriel Rufyiri en a perdu son latin :
« C’est ça le paradoxe parce que les corrompus, qui se la coulent douce dans ce pays, sont devenus plus forts que l’Etat. Le gouvernement du Burundi devrait s’atteler à la lutte contre la corruption au lieu de s’atteler à la répression des gens qui (la) dénoncent ».
Mais le porte-parole de la cour anticorruption du Burundi assure que Faustin Ndikumana a été condamné parce qu’il n’a pas pu prouver ses accusations contre le ministre de la Justice et qu’il a plutôt bénéficié de la clémence de la cour. Pour Léandre Barampahije, « l’article 14 de la loi portant mesure de prévention, de répression de la corruption et des infractions connexes en son premier alinéa prévoit 5 à 10 ans (de prison). Faustin Ndikumana vient d’écoper de 5 ans, je crois que la cour anticorruption a été assez clémente ».
La société civile burundaise place désormais tous ses espoirs dans le recours qui va être introduit auprès de la cour suprême de ce pays.