Comment aider la population, apporter un soutien moral, humanitaire ? Comment remettre en place les structures de base ? Comment permettre aux ONG de travailler ? Ce sont les premiers objectifs de cette coalition pour le Mali.
Les rencontres de Kidal et de Tombouctou se sont organisées avec l'aval d'Iyad Ag Ghali.
Le leader d'Ansar Dine, qui dirige donc les deux cités, n'a pas participé directement aux discussions. Ce sont ses émissaires, Sanda Ould Boumana à Tombouctou et Alghabass Ag Intalla à Kidal, qui ont mené les débats. « En l'absence des chefs, les hommes d'Aqmi étaient aussi absents. Les discussions ont été très superficielles », explique un des émissaires.
À Gao, la troisième délégation a rencontré le chef du Mujao. « Les gens étaient contents de nous voir », affirme l'un des participants qui ajoute : « Même s'il est difficile d'aller au fond des choses, cette première visite était capitale ». Tous reconnaissent en tout cas que la religion était au coeur des discussions : « Les occupants du nord, Ansar Dine comme le Mujao, estiment que la charia est déjà la base des affaires locales ».
Il faudra donc du temps pour négocier chaque point. Et si aucun calendrier n'est définit, de nouvelles rencontres sont déjà prévues. Notamment avec le grand absent Iyad Ag Ghali qui a fait passer un message clair : « C'est lui qui discutera des questions politiques et stratégiques », explique un des leaders de la coalition qui conclut : « Il sera le seul à négocier un éventuel retour de l'Etat, de l'administration dans le nord ».
Si nombre d'habitants approuvent ces rencontres, restent de nombreux sceptiques. Un ancien homme politique de Gao affirme : « Vous croyez une seconde que les groupes armés vont partir, que la paix va revenir ? Ils viennent faire quoi, se donner un peu de crédibilté après des mois d'absence. Moi, ces négociations, je n'y crois pas ».