L'Ethiopie devra poursuivre son action vis-à-vis de l'Erythrée et de la Somalie. Il y va de la sécurité de ses frontières. L'Ethiopie est en proie à des rébellions séparatistes notamment au Nord et à l'Est.
La question érythréenne devient donc cruciale. Ce frère ennemi, qui a fait sécession de l'Ethiopie en 1993, est accusé de soutenir plusieurs groupes séparatistes : l'Arduf, les rebelles Afar du Nord ou encore les Somalis du Front national de libération de l'Ogaden (ONLF).
L'Ethiopie, jusque-là, contenait ce fauteur de trouble, mais en l'absence de la forte personnalité de Meles Zenawi, le voisin pourrait bien se sentir pousser des ailes.
Et le cas érythréen est aussi un problème régional. L'année dernière, le Conseil de sécurité des Nations unies a renforcé ses sanctions prises en 2009 contre l'Erythrée. Il l'accuse notamment de soutenir la rébellion shebab en Somalie et même de semer la zizanie jusqu'au Soudan. L'Ethiopie est l'allié historique des Etats-Unis dans leur lutte contre le terrorisme. Elle s'était déjà engagée militairement à leur côté en Somalie en 2008.
Selon Léonard Vincent, journaliste et auteur de Les Erythréens, les mois à venir seront cruciaux pour les deux pays.
Quelles conséquences pour la Somalie ?
Depuis le début de l'année, l'Ethiopie est notamment engagée dans le conflit contre les rebelles shebabs en Somalie. Les troupes éthiopiennes ont remporté quelques places fortes comme Baidoa et Belet dans le sud de la Somalie. Pour Tobias Hagmann, professeur en sciences politiques à l'université de Roskilde, au Danemark, spécialiste des relations entre l'Ethiopie et la Somalie, l'Ethiopie ne peut se permettre cette intervention que si son régime reste stable.