Dans la cour de sa maison, Mame Yacine, une mère de famille, prépare plusieurs plats pour la fête de Korité. Dans une première marmite, qu’elle a préparée la veille, elle ajoute du sucre dans une bouillie à base d’arachide. C’est, dit-elle, le plat qu’on déguste après la prière du matin.
« Après le réveil, explique-t-elle, on va prier. Puis on rentre chez soit, et on prépare de la bouillie : du lakh et du ngallak. Cela nous permet de rompre le jeûne, de marquer la fin du ramadan. Quand tout est prêt, on le partage avec nos proches et nos amis chrétiens ».
Pour Mame Yacine, la fête de Korité est un jour important. Après un copieux repas à base de poulet, toute la famille porte pour l’occasion des vêtements traditionnels, fraîchement cousus par un couturier du quartier. Mame Yacine n’hésite pas à choisir les tissus les plus nobles.
« D’habitude, le jour de Korité, on porte des habits cousus à partir de "Jezner", de "Ganila", de "tioub"… En général, on porte des habits traditionnels. Il faut porter de beaux habits, des vêtements neufs, car nous rendons visite à la famille et à nos amis ».
Pour beaucoup de Sénégalais, la fête de Korité est l’occasion de prendre le temps d’échanger des vœux avec la famille et les amis. « On part voir les amis et les proches et on leur souhaite bonne fête, affirme Oumar Cissé, un jeune étudiant. C’est un moment qui nous permet de voir les gens qu’on n’a pas vus depuis longtemps ».
Et c’est ainsi tout au long de la journée : qu’ils soient musulmans ou chrétiens, les Sénégalais échangent des plats, et se retrouvent autour d’une tasse de thé pour discuter.