Sénégal : violences à Kédougou impliquant la gendarmerie

A l’extrême sud-est du Sénégal, dans la ville de Kédougou, les populations ont vivement manifesté le 13 août, suite au décès d’un jeune homme interpellé par des gendarmes qui menaient une opération anti-drogue. Lors de ces manifestations, une personne a été blessée, alors que les gendarmes tentaient de disperser la foule. Lundi après midi, trois organisations de défense des droits de l’homme ont rapidement dénoncé des « actes de torture » et des « traitements cruels » perpétrés par la gendarmerie.

Tout est parti d’une opération anti-drogue menée dimanche soir par la gendarmerie dans un quartier de Kédougou. Accusé de vendre et de consommer du chanvre indien, Sécouta Sidibé, un jeune sourd-muet d’une trentaine d’année, aurait tenté, selon plusieurs sources, de résister à son arrestation.

D’après trois organisations de défense des droits de l’homme, les gendarmes l’auraient alors ligoté, avant de le tabasser et de le traîner au sol. C’est seulement le lendemain matin que la famille du jeune homme a été informée de son décès.

Très vite, plusieurs manifestants se sont regroupés autour de la brigade de gendarmerie. Selon plusieurs témoins joints par RFI, plusieurs dizaines de jeunes survoltés ont jeté des pierres contre les gendarmes. Ces derniers ont riposté par des tirs de grenade lacrymogène.

Ce n’est qu’en début de soirée, peu avant la rupture du jeûne, que le calme est revenu. Puis le Premier ministre a annoncé sur une chaîne de télévision publique, qu’une enquête a été ouverte pour situer les responsabilités. « Aucun acte répréhensible, en marge des lois et des règlements, ne sera couvert, encore moins son auteur ou ses auteurs », a assuré Mbaye Ndiaye, qui a, par ailleurs, lancé un appel au calme.

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