Sida : MSF tire à nouveau la sonnette d'alarme en RDC

La conférence internationale sur le sida qui s’est tenue du 22 au 27 juillet 2012 à Washington a noté une amélioration dans la lutte contre l’épidémie en Afrique. Mais on ne peut pas en dire autant de la RDC où la lutte contre l’épidémie est encore balbutiante, faute de moyens. L’ONG Médecins sans frontières (MSF) lance un cri d’alarme sur le sida au Congo.

Médecins sans frontières estime à 350 000 le nombre de séropositifs congolais qui auraient besoin de suivre un traitement d’antirétroviraux. Seulement 44 000 sont effectivement sous traitement, et 1% seulement des femmes enceintes atteintes par le VIH ont accès au traitement permettant de prévenir la transmission du virus de la mère à l’enfant.

Le Docteur Anja de Weggheileire, coordinatrice médicale de MSF à Kinshasa, est revenue assez dépitée de la conférence de Washington où ses collègues des autres pays avaient de bien meilleurs bilans à présenter.

« Quand on voit la situation actuelle en RDC, on est plus de dix ans en arrière, déplore-t-elle. Au niveau du pays ce sont plus ou moins seulement 11% des services publics qui offrent actuellement des services VIH. En réalité on sait aussi que tous n'ont pas les moyens actuellement. »

Paradoxalement, la RDC reçoit moins d’aide internationale parce que son taux de prévalence– c'est-à-dire la proportion de personnes touchées – est assez bas. « Il n’y a jamais eu le même investissement d’urgence parce que la RDC a une prévalence qui est relativement basse, 2,5 %, mais ça se traduit quand même par plus d’un million de personnes, rappelle Anja de Weggheileire. En masse, c’est égal au Zimbabwe par exemple. »

MSF a lancé une campagne depuis le début de l’année, clamant que le sida en RDC est une « urgence ignorée ».

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