Au Nigeria, dix-neuf personnes tuées dans l'attaque d'un lieu de culte chrétien

Au Nigeria, des hommes ont ouvert le feu lors d'un office dans un temple évangélique du centre du Nigeria, lundi 6 août 2012. Dix-neuf personnes ont été tuées dont le pasteur. La liste des églises visées par des attaques s'allonge mais les responsables religieux jouent l'apaisement.

L'attaque a eu lieu dans la soirée du 6 août, aux alentours de 20h 30 locales, dans la ville d'Okene. Des hommes armés ont fait irruption dans l'église évangéliste Deeper Life Church au moment où se déroulait un office. Quinze personnes ont été tuées sur le coup, dont le pasteur, et 4 sont décédées des suites de leurs blessures.

L'attaque n'a pas été revendiquée mais les soupçons se portent sur la secte islamiste Boko Haram.

Depuis décembre dernier, les chrétiens sont régulièrement pris pour cible

Il y a un mois, une autre église d'Okene avait déjà été visée par un attentat à la bombe mais l'explosion n'avait pas fait de victimes. La JTF, la force spéciale militaire-police, avait alors déclaré avoir découvert une fabrique de bombes artisanales, non loin, dans la localité d'Ogaminana.

Des faits qui corroborent les allégations selon lesquelles des membres de Boko Haram seraient originaires de l'Etat de Kogi, un Etat qui se trouve au sud d'Abuja, la capitale fédérale. Si la piste du groupe fondamentaliste se confirme, ce serait l'attaque la meurtrière jamais perpétrée par la secte aussi au sud du Nigeria.

Les autorités religieuses calment les esprits

Ce massacre de lundi à Okene vient s'ajouter à une déjà longue liste, suscitant une exaspération de plus en plus pronconcée des communautés chrétiennes.

Pour éviter que l'Etat de Kogi ne plonge dans un cycle de vengeance, comme celui qui avait endeuillé la ville de Bauchi en juin dernier, les autorités religieuses se sont empressées de calmer les esprits.

Dans un entretien accordé à Radio Vatican ce mardi 8 août, l'archevêque d'Abuja, Monseigneur John Onaiyekan a tenu des propos à la fois critiques et mesurés. Il a expliqué que la seule logique derrière l'action des islamistes de Boko Haram est «de dresser les chrétiens contre les musulmans», avant de mettre en garde. «Une grande persécution des chrétiens par les musulmans n'est pas en cours, a t-il dit, le pays n'est pas divisé entre ces deux groupes qui s'attaqueraient l'un l'autre

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