Dans le Plateau beaucoup pensent que les bergers Fulani auraient attaqué en représailles du vol de leurs animaux. Mais pour Nuhu Gagara, commissaire à la communication de l'Etat du Plateau, les modes opératoires des attaquants prouvent que les bergers n'étaient pas seuls.
« Chaque fois que des hommes lancent une attaque, ils utilisent des armes sophistiquées, explique-t-il. Les attaques de samedi soir ont été menées par des personnes qui semblaient avoir une expérience militaire. Ils portaient même des gilets pare-balles. Peut-être que des mercenaires étrangers ont pris part à ces violences. Ils seraient rentrés à travers nos frontières avec le Niger et le Tchad. »
Depuis longtemps, les Fulani musulmans se plaignent d'être marginalisés par l'ethnie chrétienne des Berom, majoritaire dans l'Etat. Les conflits, notamment pour des terres, interviennent souvent dans cette zone.
Une situation tendue, prise à la légère par le gouvernement selon Nuhu Gagara : « De 2008 jusqu'à maintenant, des milliers de personnes ont été arrêtées. Mais la plupart d'entre elles ont été relâchées secrètement. Ceux qui viennent d'être arrêtés devraient être jugés rapidement. Car nous ne devrions pas attendre que des attaques soient menées pour que le gouvernement prenne enfin des mesures. »
Trois hommes ont été arrêtés ce week-end. Ils devraient être interrogés cette semaine au cours d'une enquête qui vient de s'ouvrir et qui devrait faire la lumière sur les causes de ces attaques.