Au sujet de sa présence à Kinshasa lors du 14e sommet de la Francophonie, le président français François Hollande devrait donner sa réponse définitive fin août lors de la conférence des ambassadeurs. Mais le bilan de la visite de Yamina Benguigui semble clair : « Il faut donner sa chance à la RDC », indique un diplomate du quai d'Orsay.
La ministre déléguée à la Francophonie a rappelé au plus hautes autorités les exigences du président français. Pendant plus d'une heure, elle a ainsi discuté ouvertement avec le président Kabila en lui rappelant que l'hexagone souhaitait un procès Chebeya crédible et une réforme de la commission électorale. Apparement frustrées et irritées par ces demandes, les autorités de RDC auraient néanmoins tenté de donner des garanties sur ces dossiers sensibles et les multiples rencontres ont en tout cas fait bouger les lignes.
Idéaux
Joseph Kabila aurait expliqué à Yamina Benguigui qu'il était à deux doigts d'annuler le sommet quelques heures avant leur rendez-vous avant de toutefois lui confirmer directement son organisation. Autre point qui pourrait peser dans la décision de François Hollande : les diplomates français ont reçu un appel clair des ONG de défense des droits de l'homme, d'une partie de l'eglise catholique et d'un grande majorité des partis d'opposition, sauf de l'UDPS, qui demandent au chef de l'Etat français d'être présent à Kinshasa pour exprimer clairement ses idéaux.
François Hollande réfléchit. Yamina Benguigui continue de suivre ce dossier. Elle sera au Ghana la semaine prochaine pour consulter différents chefs d'Etat de la sous-région à l'occasion des obsèques de John Atta Mills.