Lors de son discours, la présidente du Cénit Béatrice Atallah a dégagé plusieurs lignes de force destinées à la communauté internationale. Elle a d'abord demandé la levée des sanctions contre Madagascar. Cela signifie-t-il une réintégration au sein de l'Union africaine ? Mourad Taiati, chef du bureau de liaison de l'UA aux Comores, reste réservé sur la question : « Je crois que c'est inapproprié pour le moment de poser le problème des sanctions », explique-t-il.
Fatma Samoura, coordinatrice du système des Nations unies à Madagascar, relate : « Nous, les Nations unies, nous n'avons jamais imposé de sanction sur la population. Et c'est un message que j'aime bien, qu'elle relaie ; parce que depuis mon arrivée ici, il y a deux ans, je n'ai cessé de rappeler à la communauté internationale ses obligations vis-à-vis du peuple malgache. »
Objectif: apaiser le climat politique tendu
D'autres idées fortes sont à retenir dans le discours de la présidente de la Cénit, notamment celle de l’arrivée des financements internationaux à temps et un environnement politique malgache apaisé. Les élections présidentielle, législatives et communales doivent mettre fin à plus de trois ans de crise politique sous un régime de transition non-élu, et miné par la rivalité entre le président déchu en exil Marc Ravalomanana et l'actuel président de transition Andry Rajoelina.
Pour le général Siaka Sangaré, expert électoral de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), ce calendrier est un bon début. « Un calendrier, c'est d'abord un repère, considère-t-il. Cela ne veut pas dire qu'il s'agit certainement de dates forcément immuables mais c'est un repère. » Le secrétaire général de l'océan Indien affichera sa satisfaction, comme tous les diplomates présents à cette cérémonie. Le Premier ministre malgache qualifiera cette journée du premier août 2012 « d'historique ».
Mais il ne faut pas oublier que l'environnement politique, c'est avant tout la résolution de la crise de personnes entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. La Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) avait imposé aux deux hommes de trouver un accord au plus tard le 31 juillet, c'est-à-dire ce mardi passé, avant l'annonce du calendrier électoral donc.
La SADC a par conséquent imposé un nouvel ultimatum : le 16 août, soit la date du prochain sommet de l'UA. Selon certaines sources, une deuxième rencontre entre les deux hommes est prévue dans quelques jours mais aucune date n'a été confirmée officiellement.