Mali: le président Dioncounda Traoré est arrivé sous haute protection à Bamako

Dioncounda Traoré est finalement rentré ce vendredi après-midi 27 juillet dans son pays, après plus de deux mois d'absence. Il se faisait soigner à Paris après avoir été violement agressé le 21 mai dernier. Le président par intérim a dit « pardonner à ses agresseurs ». Le président malien est enfin de retour chez lui où l'attend une tâche immense, à commencer par la formation d'un nouveau gouvernement de large union.

Pour l'accueil à l’aéroport de Bamako, le dispositif de sécurité a été impressionnant. On a par exemple vu postés sur les toits des bâtiments des hommes de la brigade anticriminelle cagoulés, et, sur la piste, des éléments de la Garde nationale, la poitrine bombée à cause du gilet pare-balles qu’ils portaient.

Dioncouda Traoré est descendu de l’avion dans un costume strict avec un air de force tranquille. Il a été accueilli par le Premier ministre malien, le chef de l’ex-junte. Le capitaine Amadou Sanogo était aussi à l’aéroport mais pas sur la piste d’accueil. A une journaliste, il a d’ailleurs lancé : « Je suis venu accueillir mon président. »

Dès sa descente d’avion, Dioncounda Traoré a salué les couleurs et a passé les troupes en revue. Il a marché sans difficulté vers les salons de l’aéroport de Bamako où il a notamment rencontré les journalistes.

Sur son état de santé, le président a déclaré : « Mon état de santé s’améliore tous les jours et vous pouvez constater que je me porte bien. » Sur la situation dans son pays Dioncounda Traoré a reconnu que le « le Mali traverse une période très difficile. Le peuple malien a soif d’unité. » Il donnera les grandes lignes de son programme immédiat dimanche lors d’une allocution radio-télévisée.

Un retour salué dans les pays voisins

Le retour de Dioncounda Traoré à Bamako, il en a été question lors des différents entretiens qu'a eu ce vendredi le ministre français des affaires étrangères en tournée dans le Sahel [NDLR: vendredi Niamey, Ouagadougou et Dakar]. A Ouagadougou, Laurent Fabius a rencontré le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne et son envoyé spécial, Djibril Bassolé. Ce dernier a rappelé que la Communauté ouest-africaine considérait Dioncounda Traoré comme la pièce maîtresse de la transition. La Cédéao qui n'a pas été sollicitée, dit-il, pour garantir la sécurité du président intérimaire malien...
 

Un retour salué aussi par les Etats-Unis ; c'est un «pas important» vers le rétablissment d'un gouvernement démocratique au Mali selon le département d'Etat.

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