Cheick Modibo Diarra poursuit ses consultations en vue d’une formation du gouvernement. Les partis politiques ont même déjà déposé des noms de ministrables mais le chef de gouvernement de transition est obligé de voir la réalité en face. Et cette réalité révèle qu’il y a deux plans. Pour le plan A, Cheick Modibo Diarra n’est plus Premier ministre de la future équipe. C’est en tous cas ce que réclame ici une coalition de partis politiques et d’associations réunis au sein du FDR, Front uni pour la démocratie et la république.
Pour le plan B, une autre coalition dénommée CSM, la Convergence pour sauver le Mali soutient plutôt le maintien du Premier ministre à son poste. Un des responsables de la CSM, explique qu’il faut une union nationale autour des organes de la transition, à savoir le président de la république par intérim, le Premier ministre et l’Assemblée nationale.
Alors que le débat n’est pas encore tranché, on parle de plus en plus du retour à Bamako du président de la transition Diacounda Traoré. Actuellement en soins en France après l’agression dont il a été victime, ses partisans le considèrent toujours comme le maillon essentiel de cette période de transition très sensible.
Après cette réunion dans la capitale burkinabè, le porte-parole du MNLA en France, Moussa Ag Assarif a déclaré à RFI que son mouvement ne participera à aucun gouvernement du Mali. Il se dit en revanche prêt à la négociation avec les autorités légitimes du Mali. En ce qui concerne la situation dans le Nord, il indique que le MNLA est disposé à combattre « les groupes terroristes » aux côtés des troupes que la Cédéao envisage d'envoyer au Mali.
Sur le plan des droits de l'homme, la situation n'est pas reluisante selon les ONG. Tortures, mauvais traitement des détenus, disparitions forcées, les exactions à l'encontre des soldats qui ont participé le trente avril dernier au contre-coup d'Etat au Mali sont de plus en plus documentées par les ONG. Human Rights Watch accuse « des soldats fidèles » au capitaine Sanogo, auteur du putsch, d'en être « responsables ». Des informations recoupées également par Amnesty International. Gaëtan Mutu, chercheur au sein de l'organisation qui rentre tout juste de Bamako, en témoigne.