Article mis à jour suite aux déclarations du ministère de la Défense et du numéro 2 de l'Onuci
Une délégation conduite par le chef d’état-major des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), le général Soumaïla Bakayoko, s’est rendue ce samedi après-midi 21 juillet à Duékoué.
Un litige semble exister entre Abidjan et les Nations unies. Comme le relate l'Agence France-Presse, le ministère ivoirien de la Défense a publié un communiqué, ce samedi, dans lequel il affirme que le camp de Nahibly « était gardé depuis sa création par les casques bleus de l'Onuci », autrement dit par la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire.
Une version que conteste Arnauld Akodjènou, numéro 2 de l'Onuci. Selon l'AFP, il a déclaré devant la presse que, concernant « la sécurité du camp », « la responsabilité première n'est pas la responsabilité de l'Onuci, mais nous avions toujours travaillé avec les autorités pour la gestion de ce camp. »
Quoi qu'il en soit, le déplacement de la délégation ivoirienne à Duékoué a été décidé à l’issue d’une réunion de tous les responsables du secteur de la sécurité du pays. Mais un membre du gouvernement a confié à RFI, de manière laconique, que les violences de Duékoué ne revêtaient pas de caractère politique.
Une allusion au fait qu’il y a eu, à l’origine, un acte de banditisme. Et plus précisément un braquage violent, au cours duquel quatre personnes ont été tuées. C'est dans un mouvement de réaction que le camp de déplacés de Nahibly a ensuite été pris pour cible par des jeunes de la ville de Duékoué, faisant fuir les quelque 5 000 occupants des lieux (installés là depuis une année).
Après les faits, Bert Koenders, chef de l'Onuci, a rapidement condamné l’attaque du camp et a demandé aux autorités ivoiriennes de faire « plus d’efforts » pour assurer la sécurité dans l’ouest. Il n’a pas expliqué pourquoi les casques bleus n’avaient pas pu défendre le camp, mais a dit vouloir renforcer la présence des soldats de la paix de l’ONU à Duékoué.
De leur côté, les Etats-Unis, par le biais de leur ambassade à Abidjan, demandent au gouvernement ivoirien l’ouverture immédiate d’une enquête et des mesures pour assurer la protection des civils dans la région.