Un vrai business de la rançon s’est développé avec son réseau de négociateurs, intermédiaires, de traducteurs issus de la diaspora somalienne ou en lien avec elle et avec les pirates, selon le rapport.
Des freelances du sud de la Somalie, liés aux shebabs, aux pirates ou aux deux groupes ont multiplié les kidnappings d’étrangers, qui finissent par être revendus aux réseaux de pirates Hobyo Hararhdere. Mais le rapport conclut que les liens entre les pirates et les shebabs ne sont que ponctuels, et s’expliquent par des liens claniques ou familiaux.
Si des centaines de pirates ont été arrêtés au Puntland, les plus grands responsables sont eux toujours en liberté. Toujours selon le rapport, Mohamed Abdi hassan Afweyne, un des principaux leaders, a même bénéficié d’un passeport diplomatique somalien, illustrant les soutiens dont il semble bénéficier au plus haut niveau du gouvernement de transition.
Le rapport relève une ambivalence chez de nombreux pays, qui rechignent à poursuivre les pirates dans le cadre des juridictions nationales, d’où une quasi impunité. En Grande-Bretagne par exemple, les intérêts économiques des sociétés privées de sécurité ou des compagnies d’assurance, qui s’enrichissent grâce à la piraterie, semblent avoir la priorité sur la volonté de sanctionner.
Certaines sociétés spécialisées dans les négociations de rançons détiennent des données extrêmement précises concernant les groupes, les réseaux de communication et de financement des pirates, mais les communiquent rarement à des fins de poursuites judiciaires.