Rached Ghannouchi largement plebiscité pour un nouveau mandat à la tête d'Ennahda

Le congrès du parti Ennahda, au pouvoir en Tunisie depuis près de huit mois, s'est achevé ce lundi 16 juillet au soir. Sans surprise, le dirigeant historique de la formation islamiste, Rached Ghannouchi, a été reconduit à sa tête. Un programme politique, présenté comme « modéré », a été adopté. Il demande néanmoins « la criminalisation de l'atteinte au sacré ».

Son score d'environ 73% conforte un leadership peu contesté et surtout une stratégie politique. Co-fondateur d'Ennahda en 1981, Rached Ghannouchi, exilé à Londres pendant près de 20 ans, a aujourd'hui rompu avec la radicalité de sa jeunesse.

A 71 ans, le cheikh - comme l'appellent les miltants - est devenu l'un des théoriciens de l'islam politique modéré, sur le modèle du parti turc AKP, ouvert à d'autres familles politiques de gauche pour gouverner. Une ligne centriste, confirmée par une motion adoptée pendant le congrès, que les conservateurs d'Ennahda ont encore du mal à digérer.

Car Ghannouchi leur a imposé l'abandon du mot « charia » dans la prochaine Constitution, mais aussi la préservation du Code du statut personnel de la femme en Tunisie. Une ligne rénovatrice que la base militante d'Ennahda a donc validé par le vote.

Pour autant, Ennahda reste un parti islamiste avec une jeune garde parfois moins libérale, et impatiente d'occuper des fonctions plus importantes au sein du parti. Ce lundi soir, l'annonce de l'adoption d'une motion visant à proposer une loi pour « criminaliser l'atteinte au sacré », comme par exemple le blasphème, la caricature ou la représentation du prophète dans le domaine des arts ou des médias, a déclenché les acclamations des milliers de militants nahdhaouis.

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