Ecouter l'interview du président tunisien sur RFI mardi 17 juillet
Moncef Marzouki sera accueilli avec tous les honneurs réservés aux amis de la France. Il sera reçu, en entretien, à l’Elysée, puis à dîner. Et, signe que la France tient à réparer les liens, le chef de l’Etat tunisien sera le premier haut responsable étranger à s’exprimer devant l’Asssemblée ntationale, depuis le discours du président de la Commission européenne José Manuel Barroso, en janvier 2006. Le président tunisien sera accompagné du ministre des Affaires étrangères et du ministre de l’Intérieur.
Une visite avant tout politique
La visite de Moncef Marzouki est avant tout politique. La signature d’accords de coopération ou encore les questions techniques et économiques sont du ressort du gouvernement qui domine la Troïka, à la tête du pays, actuellement. En tant que chef de l’Etat, Moncef Marzouki, vient, quant à lui, à Paris, pour tourner une page difficile des relations entre les deux pays. Un premier pas a d’ailleurs déjà été franchi lorsque Tunis a nommé, le 5 juillet dernier, son nouvel ambassadeur en France, un poste vacant depuis mars 2011.
Les Tunisiens, en effet, n’ont pas oublié que la France a été une amie de l’ancien président tunisien Ben Ali, renversé par la révolution, en janvier 2011. Ce soutien de la France à Ben Ali jusqu’aux dernières heures de la répression contre les manifestants avait été très critiqué. Personne n’a oublié, non plus, alors que les manifestations battaient leur plein, que Michèle Alliot-Marie - ministre française des Affaires étrangères de l’époque, sous la présidence de Nicolas Sarkozy - avait proposé une coopération sécuritaire avec Tunis. Et tout cela, sans parler du soutien de Paris, pendant des années, au régime policier de Tunis.
Interrogé par RFI, Moncef Marzouki dit vouloir construire une relation de confiance avec le nouveau président français François Hollande ; dissiper les malentendus et en finir avec les clichés qui collent à l’image de la Tunisie.
Cette visite en France du premier président tunisien issu d’élections démocratiques - réfugié en France où il a passé le tiers de sa vie – revêt une haute valeur emblématique. Elle sera l’occasion de réaffirmer le soutien que la France apporte à la transition politique engagée en Tunisie - pays pionnier du « printemps arabe » - en réponse aux aspirations démocratiques qui ont été à la base de la révolution.
« La Tunisie ne veut plus jouer un rôle périphérique », a fait savoir l’entourage du président Marzouki. Le message a manifestement été entendu par le ministère français des Affaires étrangères qui a promis d’œuvrer pour un partenariat d’égal à égal, dans le cadre des liens d’amitié très étroits qui unissent les deux pays et les deux peuples.
La France est le premier partenaire commercial de Tunis et quelque 600 000 Tunisiens vivent en France. La question de l’immigration sera d’ailleurs au cœur d’une rencontre avec le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls.