Tunisie : Ennahda joue la modération

Pour le premier jour de son congrès, ce jeudi 12 juillet 2012, Ennahda a joué l'apaisement avec ses alliés de centre gauche après de vives tensions ces derniers jours. Le parti islamiste souhaite présenter son visage le plus modéré à l’approche des élections prévues pour le printemps 2013.

Devant prés de 5000 militants, les dirigeants d'Ennahda ont inauguré les débats ce jeudi avec un discours rassembleur. Le leader Rached Ghannouchi est même allé jusqu'à rendre hommage aux martyrs de la gauche, mais aussi à l'action du syndicat UGTT pendant la révolution.

Unité, rapprochement avec l'opposition, ses alliés du centre gauche vont dans le même sens. A la tribune, le président de l'Assemblée nationale Mustapha Ben Jaafar parle de consensus entre modernistes et conservateurs. Même chose pour le représentant du parti présidentiel, qui lui évoque de simples différends, signe de la bonne marche de l'alliance gouvernementale.

Pourtant la Tunisie sort de la plus grave crise politique depuis les élections d'octobre, après l'humiliation infligée par le gouvernement islamiste au président Moncef Marzouki avec l'extradition de l'ancien Premier ministre de Kadhafi, décidée sans son accord.

Au premier jour de son congrès, Ennahda joue donc l'apaisement avec ses alliés de gauche. Un discours qui n'est pas du goût de sa frange conservatrice, qui compte bien se faire entendre jusqu'à dimanche, jour de la clôture de ce grand congrès par l'élection de la nouvelle direction d'Ennahda.

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