Le mot d'ordre a été entendu. Tous les habitants de la ville ont joué le jeu et Goma s'est transformée en ville fantôme. « Les magasins ont fermé. Depuis le matin, rien n'a été fait, tout le monde est resté chez soi. Il n'y a eu un peu d'activité que dans les magasins d'alimentation de la ville. En tout cas, tout le monde est à la maison pour voir les chars de la Monuc et de l'armée congolaise dans les grandes artères », rapporte Gédéon Bakéréti, un habitant.
Cette opération est un signe de protestation de la part des habitants de la ville, fatigués de subir les violences de la rébellion. Ils veulent maintenant des mesures concrètes de la part du gouvernement. « Tout le monde réclame la paix, ici à Goma. On vit dans l'insécurité, on ne sait pas si on va terminer la journée. Si on voyage, si on se déplace, on ne sait pas si on va arriver sans être tracassés en cours de route. On est réveillés par les coups de feu, on passe les journées dans l'inquiétude. On demande au gouvernement de trouver une solution », lance Patrick Chébalère, de l'association Action solidarité.
L'opération ville morte ne dure qu'une journée. Jeudi, la vie à Goma devrait reprendre son cours normal.