Les uns se sont repliés, les autres sont arrivés. Après le départ des Forces armées congolaises (FARDC) de Rutshuru, les hommes du colonel Sultani Makenga y sont entrés 48 heures après avoir conquis Bunagana à la frontière ougandaise, en riposte à une offensive des FARDC.
Interrogé par l'Agence France-Presse (AFP), le colonel Makenga a assuré que ses hommes ne resteront pas à Rutshuru et qu'ils quitteront le chapelet de villes conquises en deux jours, à l'exception de Bunagana, jugée trop proche des positions du M23.
« Nous allons nous retirer et les laisser à la Monusco (Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC, ndlr) et à la police nationale. Mais nous allons garder Bunagana parce que nous devons éloigner nos ennemis de nos positions », a-t-il précisé.
« C'est le gouvernement de Kinshasa qui détermine s'il veut la paix, s'il veut cesser de nous combattre. S'ils veulent la guerre, ils continueront à nous attaquer et nous les poursuivrons », a-t-il ajouté.
Les mutins, dont les cadres ont été exclus ce samedi de l'armée, affirment vouloir négocier avec le gouvernement et disent ne pas avoir l'intention de descendre vers Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.
A les écouter, leur objectif serait d'obtenir l'application des accords de 2009, entre l'ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) et le gouvernement central. A Kinshasa, une source officielle, qui préfère rester anonyme, affirme qu'il n'est pas question de négocier avec le M23. Le gouvernement, pour sa part, accuse le Rwanda voisin de prêter main forte aux mutins et le tient pour responsable des victimes des combats dans le Nord-Kivu.
Dimanche soir, la ville de Rutshuru était calme. Des patrouilles de soldats mutins sillonaient les rues et tentaient de tranquiliser une population traumatisée. Une partie des habitants de Rutshuru a préféré fuir vers les villages voisins.
Joint par RFI, le gouvernement congolais n'a pas souhaité réagir aux évènements de la journée au Nord-Kivu. Une réunion spéciale sur la situation dans l'est de la RDC est prévue pour ce mercredi 11 juillet à Addis-Abeba. Elle réunira les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de tous les pays membres de la Conférence internationale sur les Grands Lacs (pays frontaliers de la RDC plus le Kenya).