Depuis le début de la crise dans le septentrion malien, et la débâcle de l'armée, des jeunes de Gao sans défense organisent la résistance passive à travers leur mouvement « Nous, pas bouger ».
Le départ du MNLA n'a fait que renforcer leur conviction. Ils laisent un avertissement clair au Mujao si toutefois les violences continuaient, comme l'explique Amadou Ousman Meiga, membre du collectif. « Si le Mujao nous fait ça, et que l'armée malienne, notre armée, arrive ici à Gao, on délogera le Mujao en aidant l'armée malienne », prévient-il.
Dans tous les quartiers de Gao, des rencontres nocturnes entre jeunes s'organisent. Ils se sentent acculés, alors c'est la rue qui parlera, comme le confie l'un d'entre eux : « Quand on constate que l'un de nous a des problèmes, tout le monde sort pour montrer qu'on est pas d'accord, que ce soit Mujao ou le MNLA. S'ils veulent nous agresser, on sort et on leur dit que cela ne se passe pas comme ça. »
Grâce au porte-à-porte dont elles seules ont le secret, les jeunes femmes étaient de toutes les manifestations qui ont fait trembler le MNLA et le Mujao. Nafissa Ah Meiga, alias la rebelle de Gao, dit « être restée pour donner le courage et la force à la maison, parce que je ne peux pas les laisser partir comme ça. Ce sont des gens qui ont besoin de nous à tout moment. A tout moment, ils ont besoin de la femme. »
Avec le début du Ramadan, dans quatre jours, la cohabitation entre les moudjahidines et les jeunes risque d'être difficile.
La jeunesse avait porté le fer contre le MNLA