Avec notre correspondante à Tripoli
Surnommé le troisième tyran de Libye après Mouammar Kadhafi et Seif al-Islam Kadhafi, Al-Baghdadi al-Mahmoudi faisait l'objet de deux demandes d'extradition de la justice libyenne.
La première pour détournement de fonds, à hauteur de plus de 500 millions de dollars, une instruction lancée en réalité il y a 6 ans. L'accusé, qui depuis son exil tunisien, se défendait en disant n'avoir eu aucune fonction militaire, est aussi accusé d'incitation au viol des femmes pendant la guerre de 2011.
Acquitté deux fois par la justice tunisienne qui lui reprochait le franchissement illégal de sa frontière, quel traitement lui réservera la ustice libyenne ? L'ancien chef du gouvernement libyen, qui avait soutenu jusqu'au bout le régime de Mouammar Kadhafi, bénéficiera-t-il d'un procès équitable ?
Le mois dernier, une commission tunisienne indépendante des droits de l'homme avait conclu que l'ancien Premier ministre pouvait être jugé à Tripoli.
Actuellement aux mains de la garde nationale, dans un lieu tenu secret à Tripoli, les associations des droits de l'homme et ses avocats ont à plusieurs reprises émis des craintes sur sa sécurité une fois en Libye, en évoquant de probables tortures ou même une tentative d'assassinat.
Autant de craintes, également formulées pour le cas de Seif al-Islam Kadhafi, en ce moment détenu dans les montagnes de Zintane. Officiellement, ce sont aussi des raisons de sécurité qui empêchent de voir le fils Kadhafi transféré dans la capitale libyenne.