La Commission dialogue, vérité et réconciliation s'insurge contre les arrestations en Côte d'Ivoire

En Côte d’Ivoire, la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) met en garde le pouvoir contre les arrestations ou les enlèvements de membres de la «galaxie patriotique», partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo. Ces derniers temps, les interpellations se font de manière illégale par des soldats en civil, et sont suivies de détentions, parfois dans les camps militaires.

C’est la première fois que la Commission dialogue, vérité et réconciliation interpelle publiquement le pouvoir en place.

Charles Konan Banny, le président de la CDVR, avait été jusqu’ici critiqué pour sa frilosité à dénoncer les actes du gouvernement envers l’opposition, pouvant être assimilés à une sorte de vengeance, comme le rassemblement autorisé du Front populaire ivoirien (FPI, parti de l'ex-président Gbagbo) du 21 janvier dernier, dispersé dans la violence.

Cette fois, l’ancien Premier ministre Banny a laissé son conseiller chargé de la jeunesse, Karim Ouattara, protester contre les arrestations arbitraires qui visent depuis plusieurs jours des responsables de la « galaxie patriotique ».

« On nous rappelle au pays pour nous incarcérer »

« Je ne peux pas comprendre que pendant qu’il y a une Commission dialogue, vérité et réconciliation qui travaille à ramener la confiance entre les uns et les autres, on ait l’impression qu’il y a un bulldozer derrière nous qui efface les traces, a lancé M. Ouattara. C’est très difficile à accepter cela ».

« On ne peut pas nous demander d’œuvrer à ce que tous les Ivoiriens qui sont en exil puissent rentrer en Côte d’Ivoire, continue-t-il. Lorsque nous, on parle à ces personnes-là, elles nous disent : "Mais on a l’impression que vous, au sein de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, vous êtes là juste pour nous appeler vers le pays pour qu’on nous incarcère !».

Selon Karim Ouattara, les autorités actuelles proclament que la Côte d’Ivoire est un Etat de droit. « Ni vengeance, ni impunité », c’est ce que dit souvent Charles Konan Banny depuis qu’il est à la tête de la CDVR. Son conseiller chargé de la jeunesse demande au pouvoir que les arrestations respectent les procédures prévues par la loi.

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