Avec notre correspondant à Bujumbura
« Le procès de la honte », ce sont là les mots qui reviennent le plus souvent dans les réactions de toutes les organisations de journalistes, qu’elles soient locales ou internationales. Toutes estiment, en effet, qu’Hassan Ruvakuki, le correspondant de RFI en Swahili au Burundi, n’a pas eu droit à un procès juste et équitable.
Arrêté en novembre 2011, après s’être rendu secrètement en Tanzanie, où il a assisté à la constitution d’un nouveau groupe rebelle burundais, Hassan Ruvakuki est placé en détention dans la province de Cankuzo, dans l’est du Burundi, où il a été jugé pour acte de terrorisme, aux côtés de vingt-deux co-accusés.
Mercredi, le tribunal de Grande instance de cette province frontalière de la Tanzanie, a condamné quatorze des vingt-trois prévenus, dont Hassan Ruvakuki, à la prison à vie. Les neuf autres écopent d’une peine de quinze ans de prison chacun, dans un procès plutôt expéditif.
Selon la défense, Hassan Ruvakuki et ses co-prévenus vont faire appel de cette décision très rapidement, même s’ils ne font pas totalement confiance à une justice qui n’a pas brillé jusqu’ici par son indépendance.
La direction des rédactions de RFI et France 24 se dit extrêmement choquée par cette condamnation : « Notre confrère a été condamné par la justice burundaise alors qu’il exerçait son métier de journaliste. Hassan Ruvakuki va faire appel de cette condamnation, nous serons à ses côtés ».