L'ouest ivoirien retrouve son calme mais pas encore ses habitants

La situation est à l'accalmie dans l'ouest ivoirien après les violences qui ont démarré le 8 juin 2012 à la frontière avec le Liberia. Ces heurts ont jeté sur les routes plus de 13 000 déplacés au plus fort des attaques. Aucune tuerie n'a eu lieu depuis un peu plus d'une semaine. L'enjeu aujourd'hui pour les humanitaires est que les villageois puissent commencer à rentrer chez eux.

Les rations alimentaires vont bientôt arriver dans la cour de la mairie de Taï. C'est le Conseil danois pour les réfugiés (DRC) qui coordonne l'action humanitaire et c'est la seule ONG présente de manière permanente à Taï. Jocelyn Brousseau est le responsable de la zone ouest : « Tous les gens qu’on a interviewés sont unanimes pour dire que leur volonté de rentrer est ferme. Donc tout ce qu’ils attendent, c’est que la sécurité soit meilleure. On constate sur l’axe que la sécurité s’améliore de jour en jour. Donc on a bon espoir qu'à moyen terme, les gens vont commencer à rentrer chez eux pour reprendre leur vie normale. »

Depuis les dernières violences, d'autres ONG ont commencé à intervenir. La clinique mobile de la Croix-Rouge française traverse les villages, comme ici à Ziriglo. Raymond Kesse est le responsable secours. Ces visites lui permettent d'écouter ces populations traumatisées : « Certains enfants, quand ils entendent un bruit de véhicule, ont peur. Les parents ne peuvent pas dormir dans leur maison. Nous nous sommes dit qu’il était bon d’écouter ces personnes-là et faire une analyse en vue de lancer peut-être une opération. »

Il y a un seul centre de santé à 20 km à la ronde dans une zone où les routes sont impraticables. Rosine Konan peut enfin recevoir ses soins de base, dont tous les villageois manquent cruellement : « Des fois, on est malade, on est couché et on n’a pas de médicaments. Actuellement, ça fait deux fois que je viens me soigner. On est content. »

Partager :